“Η… Γερμανία είναι αυτή που οφείλει
στην Ελλάδα και όχι το αντίστροφο”, όπως αναφέρει σε συνέντευξή του στην
εφημερίδα “Les Echos” ο Γάλλος οικονομολόγος και σύμβουλος της γαλλικής
κυβέρνησης Ζακ Ντελπλά. Σύμφωνα με τους υπολογισμούς του, η Γερμανία
μάς οφείλει τουλάχιστον 575 δισ. ευρώ από τον Β’ Παγκόσμιο Πόλεμο. Γι’
αυτό, για ιστορικούς λόγους αλλά και για την αποφυγή της εξάπλωσης της
κρίσης, ο ίδιος προτάσσει την έννοια της οικονομικής αλληλεγγύης. Ο κ.
Ντελπλά υποστηρίζει ότι η Γερμανία θα έπρεπε να θυμηθεί ότι μετά τον Β’
Παγκόσμιο Πόλεμο χρωστούσε 16 φορές το ΑΕΠ της, το οποίο κανείς δεν της
ζήτησε έκτοτε. Ομως, σε αντάλλαγμα η υπόλοιπη Ευρώπη τής ζητεί πολιτική
και οικονομική αλληλεγγύη. Εξηγεί, ακόμη,
ότι η στάση του Βερολίνου έναντι του προβλήματος χρέους της Ευρωζώνης
οδηγεί με μαθηματική ακρίβεια στην πτώχευση της Ελλάδας, γεγονός που θα
προκαλούσε γιγαντιαία ύφεση στη χώρα και τρομερούς κινδύνους στην
υπόλοιπη Ευρώπη. Απορρόφηση χρέους Κατά την άποψή του η Ευρώπη θα έπρεπε
να απορροφήσει ολόκληρο χρέος της Ελλάδας, της Ιρλανδίας και της
Πορτογαλίας, χρηματοδοτώντας αυτές τις χώρες με επιτόκιο 3%-4% για 10 με
20 χρόνια. Σε αντάλλαγμα, αυτές οι χώρες οφείλουν να συνεχίσουν τις
αναγκαίες δημοσιονομικές και διαρθρωτικές μεταρρυθμίσεις, συμπληρώνει.
Ιδιαίτερα για την Ελλάδα ο Γάλλος οικονομολόγος εκτιμά ότι θα μπορούσε
μέσα στην επόμενη 15ετία να μειώσει το χρέος της κάτω από το 60%,
“αξιοποιώντας την πλούσια αρχαιολογική κληρονομιά και τα νησιά της, που
καθιστούν τη χώρα θαυμάσιο προορισμό για ολόκληρη την Ευρώπη”. Ο ίδιος
απορρίπτει την ιδέα της αναδιάρθρωσης του χρέους ως “αυτοκαταστροφική”
για την Ελλάδα.
Έθνος 24.06.2011
http://www.ethnos.gr/article.asp?catid=22770&subid=2&pubid=63169152-------------------------
Jacques Delpla : « L'Allemagne doit 575 milliards d'euros à la Grèce »
L'économiste, membre du Conseil d'analyse économique, a calculé que les Allemands doivent aux Grecs au moins 575 milliards d'euros au titre de la seconde guerre mondiale. Il estime que l'Europe doit absorber l'excès de dette en la refinançant par des taux d'intérêt très bas, en échange de réformes structurelles.
L'accord des ministres des Finances, dimanche, en faveur d'une nouvelle aide à la Grèce et d'une participation du secteur privé au financement de sa dette va-t-il calmer durablement les marchés?
Les marchés, ce n'est plus vraiment le problème de la Grèce. Pour les
10 à 20 prochaines années, le financement de la dette grecque va être
réalisé par deux moyens : pour une grosse moitié, par des financements
publics et pour une petite moitié par les banques et les assureurs, via
la fameuse « initiative de Vienne », c'est-à-dire le maintien de leur
exposition. Il n'y aura plus de passage par les marchés.
L'Allemagne a renoncé à sa proposition de rééchelonnement de la dette. C'est une bonne nouvelle ?
Les Allemands n'ont pas vu que leur proposition d'échange obligatoire
de titres de dette amenait tout droit à un défaut grec. Or s'il y a un
défaut sur la dette grecque, c'est la faillite immédiate de tout son
secteur financier qui est gorgé d'obligations souveraines. Aucune banque
centrale ne peut refinancer de la dette en défaut : la BCE ne le fera
pas. C'est donc l'attaque cardiaque immédiate assurée pour la Grèce avec
une interruption du système des paiements domestiques, jusqu'au
paiement des salaires et au fonctionnement des hôpitaux. La Grèce se
retrouverait dans l'euro sans pouvoir utiliser l'euro. La seule solution
pour elle serait alors de sortir de l'euro, avec une méga récession et
le risque de contagion qu'on connaît.
Pour vous, c'est la solidarité financière qui doit l'emporter ?
Tout le monde connaît la fable de la cigale et la fourmi. Mais
l'histoire se poursuit car : c'est la fourmi qui a financé la cigale
dans le passé et qui porte donc ses dettes; les grands parents de la
fourmi ont exterminé les grands parents de la cigale et ils portent donc
une lourde responsabilité politique et financière. Selon mes calculs,
les Allemands doivent aux Grecs au moins 575 milliards d'euros au titre
de la seconde guerre mondiale. Les Allemands doivent beaucoup plus à la
Grèce que les Grecs ne doivent à l'Allemagne. Et enfin, ils habitent
tous les deux dans le même building, et si l'on fait imploser
l'appartement de la cigale, tout le monde s'effondre. La morale de
l'histoire c'est que deux choses doivent à mon avis être respectées : le
contrat de la Grèce avec l'Europe et le contrat de l'Allemagne avec
l'Europe.
Commençons par le contrat de l'Allemagne avec l'Europe.
L'Allemagne a payé sa réunification en offrant sa monnaie et en
acceptant l'euro. De leur côté, ses partenaires se sont engagés à être
sérieux. Le contrat n'a pas été honoré. Et les Allemands pensent à juste
titre que l'esprit du traité de Maastricht a été violé. Aussi il faut
réformer l'Europe économique. Mais il faut aussi que chacun prenne ses
responsabilités et partage le fardeau des erreurs commises et des pertes
engendrées. Il faut que les Européens absorbent ensemble la dette
excessive des trois pays (Grèce, Portugal et Irlande) en la refinançant
par des taux d'intérêt extrêmement bas, à 3% ou 4%, pendant 10 ou 20
ans. En échange, ces pays doivent faire toutes les réformes budgétaires
et structurelles nécessaires, pendant longtemps. C'est la seule
solution.
Les Allemands ne semblent pas très enthousiastes à cette idée ?
Les Allemands oublient leur dette politique. Il faut le leur
rappeler. En 1945 les vainqueurs de la guerre ont tiré un trait sur le
capital humain et physique détruit par les Nazis. On a fait la CECA et
le Traité de Rome. Le passif politique et financier de l'Allemagne au
titre de la guerre se monte à 16 fois le PIB allemand, on peut appeler
cela la dette implicite de l'Allemagne. On ne la lui réclame pas, en
échange, on lui demande de jouer le jeu européen, d'un point de vue
politique et financier. Aujourd'hui, cela signifie sauver la Grèce.
Les Grecs pourront-ils rembourser leur dette ?
Ils le doivent ! Et ils le peuvent ! Ils doivent réformer,
privatiser, en finir avec la corruption et le népotisme, et passer d'un
déficit de -15% du PIB à l'équilibre en quelques années. Cela ramènera
leur dette entre 60% et 90% du PIB d'ici 2025 à 2030. La Grèce a les
moyens de prospérer : elle dispose du plus beau patrimoine archéologique
du monde, d'îles magnifiques où il fait bon vivre. Je pense que le
printemps arabe est une formidable opportunité pour ce pays, plate-forme
de l'Europe en méditerranée orientale.
Vous excluez donc totalement l'hypothèse d'une restructuration ?
On ne peut pas empêcher les gens de se suicider. Les Grecs ont le
choix entre le toboggan et le saut en parachute... sans parachute. Ils
doivent comprendre qu'il leur est impossible de conserver leur niveau de
vie d'avant la crise, financé par un déficit budgétaire hallucinant.
Soit ils choisissent le toboggan avec une baisse du niveau de vie de 10%
sur 5 ans. Et ils y ont intérêt car l'aide européenne est considérable :
elle consiste en une subvention implicite de taux d'intérêt qui
représente de 15 à 20% du PIB grec (12% pour les Irlandais et 10 % pour
les Portugais). Mais ils peuvent aussi démocratiquement refuser de
relever ce défi. Mais alors, leur économie s'écroulera ; ils n'auront
plus d'aide et ils devront sortir de l'euro... sans parachute.
L'Allemagne réfléchirait pourtant sérieusement à une zone euro à deux vitesses ?
Dans l'inconscient allemand, les Grecs ne méritent pas d'appartenir à
la zone euro. C'est le discours de la droite conservatrice allemande
qui rêve d'une zone euro avec Autriche, Slovaquie, Finlande, Hollande
-et France pour des raisons historiques. Mais un tel système, la France
n'en veut pas et surtout, il viole le contrat européen de base
d'après-guerre. Si vous recréez une zone euro avec tous les bons élèves
de la classe et une autre les pays périphériques, la deuxième explosera
rapidement en hyperinflation.
Concrètement, comment va s'organiser la participation du secteur privé dans le financement à venir de la dette grecque ?
L'idéal serait qu'on se fonde sur la répartition de l'exposition à la
Grèce du secteur privé européen avant la crise et que les rachats de
titres soient répartis en fonction. Cela permettra une répartition du
fardeau, que j'estime à environ 100 milliards d'euros pour les banques
et assureurs européens non grecs. Et cela évite que les banques qui ont
joué le jeu d'un maintien de l'exposition ne soient pénalisées.
Les banques allemandes trouvent le principe du « roll over » trop strict. Elles souhaitent des incitations pour leur contribution. Qu'en pensez-vous ?
Les banquiers voudraient avoir été sauvés par les gouvernements et ne
pas renvoyer l'ascenseur. Les dirigeants allemands n'ont pas été assez
clairs à ce sujet avec leurs banques.
Comment faire pour qu'une crise de cette nature ne se reproduise pas ?
La solution que je préconise c'est de changer radicalement la
structure du marché obligataire en Europe. On couperait les dettes de
tous les pays de la zone euro en deux. D'un côté, la dette senior, dite bleue,
jusqu'à 60% du PIB, que l'on mettrait en commun au niveau de la zone
euro et qui serait gérée par une agence européenne de la dette. Elle
représenterait 6000 milliards d'euros et deviendrait la dette la plus
sûre du monde. Elle serait même moins chère que le Bund allemand ou les
OAT françaises actuels car ce marché serait beaucoup plus vaste et
liquide. Cela constituerait un concurrent au marché américain de la
dette. A cette dette bleue serait attachée une garantie conjointe et
solidaire dette, ainsi elle ne serait pas susceptible de faire défaut. A
terme, ma conviction forte est qu'il n'y a pas d'avenir de zone euro
sans une dette commune gouvernementale, la dette Bleue. D'un autre côté,
au-dessus de ces 60% du PIB, la dette rouge,
junior qui incorporerait l'ensemble du risque souverain. Elle pourrait
absorber des pertes ou même faire défaut sans que cela ne provoque une
catastrophe. La force des dettes bleues et rouges est que ce système
donne toutes les bonnes incitations : les taux d'intérêt monteront très
en amont d'une difficulté.
LES ECHOS
http://www.lesechos.fr/22/06/2011/lesechos.fr/0201458716889_jacques-delpla-----l-allemagne-doit-575-milliards-d-euros-a-la-grece--.htm
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